Locus Sonus

Ecologies sonores : écosophie et communs auditifs

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Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #8

Mercredi 21 novembre 2018
9h30 : accueil
10h-13h : conférences
IMéRA- Marseille, Maison des Astronomes, salle de conférences

entrée libre

Avec :
Roberto Barbanti: philosophe, Professeur au département d’Arts plastiques de l’Université Paris 8, responsable de l’Équipe de recherche Théorie Expérimentation Arts Médias et Design (TEAMeD/AIAC), codirecteur de la revue Sonorités ;
Makis Solomos: musicologue, professeur à l’Université Paris 8, directeur de l’unité de recherche Musidance ;
Grant Smith: artiste, co-fondateur du collectif Sound Camp

En partant de l’intervention de Roberto Barbanti sur la pensée écosophique, cette séance explore des nouvelles approches théoriques et pratiques de l’écologie du son pour proposer une vision de l’écoute comme fabrique du commun.

Roberto Barbanti, « Écosophie et écoute du monde »
Le concept d’écosophie a été forgé dans la philosophie des années 1970-1980 et a trouvé un certain intérêt dans l’esthétique depuis seulement une dizaine d’années. Intrinsèquement porteur de complexité, ce concept renvoie simultanément à la nature et à la société ainsi qu’à la psyché individuelle et à la dimension imaginative. L’écosophie semble donc dépasser les conceptions philosophiques qui ont dominé l’esthétique depuis le début du XIXe siècle. En effet, elle (ré)-inscrit immédiatement la question esthétique, imaginative-expressive-sensorielle, au sein du monde social et naturel dans une vision inédite de l’œuvre et de l’auteur. Une nouvelle façon d’entendre les arts à l’écoute du monde.

Makis Solomos, « L’écoute musicale comme construction du commun »
Dans la tradition musicale idéaliste, l’écoute s’apparente à la plongée dans l’univers singulier de l’œuvre musicale, conçue comme monade où chaque élément de la réalité a sa représentation : écouter signifie s’immerger dans une intériorité qui forme un monde en soi. La conséquence de cette forme d’écoute est une relative surdité à son environnement immédiat. Certaines formes d’addiction aurale actuelle, bénéficiant notamment du productivisme consumériste, renforcent jusqu’à la caricature cette surdité. C’est sans doute pourquoi de nombreux artistes d’aujourd’hui, et notamment ceux gravitant autour de l’écologie acoustique ou sonore, renversent la perspective et pensent l’écoute comme manière de se mettre en relation avec le monde. Cela passe souvent par une relative disparition de l’œuvre (au profit de processus) et par un recentrement sur l’acte même d’écouter. Ce renversement n’est pas seulement un choix esthétique, il est aussi politique : il met en avant l’idée que l’écoute peut être construction du commun.

Grant Smith, « Acoustic Commoning. Expérimentations avec le son en temps réel d’un lieu à l’autre »

SoundCamp est un collectif d'artistes basé à Londres travaillant sur le son et l'écologie. Depuis 5 ans, le collectif anime des ateliers, des collaborations, des installations, des performances et des conférences autour du live streaming, en particulier de la carte sonore et des outils numériques en temps réel développés par Locus Sonus. La notion d’écologie de SoundCamp est liée au livre Les trois écologies (Paris, Galilée, 1989) de Felix Guattari pour insister sur les liens entre les écologies des environnements, des organisations sociales et des subjectivités. Ce qui est important, n’est pas seulement qui nous sommes – en train de penser, écrire, écouter – mais aussi où nous sommes, dans quels types de structures et de processus, et comment ceux-ci conditionnent nos contacts avec des lieux à la fois éloignés et proches. Dans le cadre de ce séminaire, nous présentons une analyse des nos expérimentations sur le son et les lieux sous des intitulés que nous proposons à la discussion. Il s’agit de comprendre ce qui pour nous est une pratique se déroulant dans un lieu spécifique, et d’essayer d’imaginer (probablement plus tard et ailleurs) ce que cela pourrait être. Ces intitulés incluent : « temps réel + décalage » ; « être chez soi » ; « déchets d’écoute : de la carte de recensement - musée à … » ; « écologies de la transmission » ; « communs acoustiques».

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