Locus Sonus

Bruitisme Remix

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Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #13

Mercredi 24 avril 2019
9h30 : accueil
10h-13h : conférences et débat
IMéRA- Marseille, Maison des Astronomes, salle de conférences
Entrée libre

Avec :
Pierre Albert Castanet : Compositeur et musicologue, clarinettiste et performeur, Professeur à l’université de Rouen et professeur associé au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Auteur de Tout est bruit pour qui a peur – Pour une histoire sociale du son sale (Michel de Maule, 2007) et Quand le sonore cherche noise – Pour une philosophie du bruit (Michel de Maule, 2008).
Jean-Paul Ponthot : Président de l'AMI (Aide aux musiques Innovatrices, Marseille) et du festival MIMI (Mouvement International des Musiques Innovatrices). Ancien directeur de l’ESAAix-école supérieure d'art d'Aix-en-Provence.

La 13eme séance du séminaire Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques explore l’histoire et la théorie du bruit en musique. En croisant une conférence par Pierre Albert Castanet et une séance d’écoute commentée par Jean-Paul Ponthot, cette rencontre tend l'oreille aux bruits pour en écouter les différentes esthétiques qui ont marqué le dernier siècle musical.

Pierre Albert Castanet, « 100 ans de bruit(s) en musique(s) »
Pour les générations classiques ou romantiques, le bruit a toujours été considéré comme un corps sonore faisant partie d’une philosophie négative. S’amarrant aux « bruiteurs » construits à l’aube du XXe siècle par les futuristes italiens pour aboutir à la « Noise » électronique japonaise d’aujourd’hui, l’exposé de Pierre Albert Castanet traitera du matériau bruiteux en tant qu’élément musical à part entière. Parmi maints exemples pertinents, la communication sera émaillée d’écoutes précises : du bruit des machines à la « musique concrète », des percussions de la « musique savante » aux parasites altiers de la « musique pop », du non silence environnemental aux cris revendicateurs du « Free jazz »…

Jean-Paul Ponthot, « L’idéologie du bruit »
L’autonomie d’une classe d’objets appelée son n’a fait qu’augmenter depuis la fin du XIXème siècle, tout au long du XXème siècle et jusqu’à nos jours. Et dans cette classe d’objet le concept de bruit n’a cessé d’évoluer. Le bruit : ce son que l’on ne veut pas entendre n’a cessé de s’enrichir et de se révéler dans sa polysémie dans un environnement de production et de réception d’objet en permanente mutation. De la dissonance subtile à l’agression sonore, le bruit porte en lui une incroyable gamme d’affects modulés par la perception de qui entend (ce son excédentaire et excessif qui agresse par son caractère intempestif). Si désormais dans le champ de la création sonore et musicale nous n’entendons plus les bruits de la même manière il en va de même pour leur écoute. Car le bruit a désormais une histoire et une esthétique et l’écoute devient en soi une discipline nouvelle. Le bruit trouve sa reconnaissance et fonde son autonomie au XXème siècle grâce à 2 phénomènes :

- La très grande liberté formelle que les arts vont prendre qu’ils soient d’inspiration savante ou populaire ;
- L’apparition des techniques d’enregistrement et de reproduction des sons, ainsi que l’approche physique, concrète du son comme matériau.

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