L’inaudible : de l’imperceptible au silenciement
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SEMINAIRE - Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques #14
L’inaudible : de l’imperceptible au silenciement
Avec :
Christelle Rabier, maîtresse de conférences en sciences sociales à l’EHESS, historienne des sciences, des techniques et de la médecine de l’Europe.
Matthieu Saladin, artiste et musicien, maître de conférences en arts plastiques à l’Université Paris 8, membre de l’équipe TEAMeD au sein du laboratoire Arts des images et art contemporain (AI-AC).
La 14eme séance du séminaire interroge la notion d’inaudible et poursuit la réflexion commencée l’année dernière autour des relations entre son, écoute et pouvoir. En croisant la perspective des sciences humaines et sociales de Christelle Rabier sur l’«archivation» avec la pratique et la pensée de l’artiste Matthieu Saladin, cette rencontre vise à aborder les dispositifs (perceptifs, technologiques, historiques, sociaux et politiques) qui définissent les régimes d’audibilité, entre limites et masquages, entre silences et silenciements. Quelles voix/sons peut-on entendre et pourquoi ? Quelles voix/sons restent inouïes e comment ? Comment donner à entendre l’inaudible ?
Christelle Rabier, «Silences d’archives : matérialités et pouvoirs»
Les sciences humaines et sociales participent à l’élaboration d’une réflexion actuelle sur le silence, non pas comme absence de son, mais d’action. À la suite du travail collectif réalisé à l’occasion du colloque "Faire silence : expériences, matérialités, pouvoirs", cette intervention entend revenir sur l’historiographie du silenciement, à partir des pratiques matérielles d’« archivation » (Derrida, Mal d’archive, 1995).
Matthieu Saladin, «Sur quelques tentatives de travail autour de l’inaudible»
À travers la présentation d’un ensemble de projets artistiques s’intéressant au silence, à la saturation, à l’imperceptible, à l’omniprésence, à la discrétion, au tacite, à l’incorporation culturelle des normes ou encore aux coulisses institutionnelles, dans cette intervention Saladin problématise une notion qui occupe une place importante dans son travail : l’inaudible. Il s’agira ici d’essayer de donner à entendre l’inaudible qui sous-tend nos relations sociales, mais aussi politiques et économiques. Toutefois, l’écoute proposée aura ceci de particulier : elle ne cherchera pas à rendre audible ce qui est inaudible, en attirant par exemple l’attention sur ce qui échapperait à notre attention, mais précisément à le donner à entendre en tant qu’il est inaudible, si tant est que cela soit possible.
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Le séminaire « Pratiques de l’écoute, écoute des pratiques » est co-organisé par PRISM (AMU/CNRS) axe 2, ESAAix, Locus Sonus et IMéRA.
Responsables du séminaire : Jean Cristofol (ESAAix, PRISM AMU/CNRS), Elena Biserna (PRISM AMU/CNRS, TEAMeD), Christine Esclapez (AMU, PRISM AMU/CNRS), Peter Sinclair (ESAAix, PRISM AMU/CNRS).
Crédit image : Matthieu Saladin, The audiences, once silent, began to use their tongues, sérigraphies en diptyque (2016).
En partenariat avec le séminaire, Matthieu Saladin présentera une performance le mardi 22 octobre à 19h30 à Bruit de fond (42 rue Consolat 13001, Marseille) dans le cadre de La Membrane #9 : La membrane #9 : Matthieu Saladin, La capture de l’inaudible
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